Introspection

A quoi ça tient l'estime de soi ?

A son histoire et la manière dont on se construit.

C'est l'histoire d'une enfant plutôt aimée par ses parents. Mais ses parents traversent comme tous les couples des difficultés. La maman se met à boire, pour oublier qu'elle est malheureuse. Personne ne met de mots sur ce phénomène. C'est bien connu, le problème n'existe pas quand il n'est pas désigné. Vous avez dit autruche ? Tout le monde vit avec sans jamais en parler. Pour l'enfant, c'est même difficile d'identifier ce qui transforme sa mère le soir venu en un être étrange, différent, détesté.

Et puis un jour on met un mot dessus : ALCOOLISME.

Maman est normale le jour mais boit le soir. Beaucoup. Et c'est ça qui la change. Qui la rend absente, le regard lointain, qui délaye l'échange dans une pelotte de mots inarticulés. L'alcool m'a privé de ma mère pendant une bonne partie de mon enfance et de mon adolescence. Et j'ai perdu la bataille, car elle l'a toujours préféré à moi.

Après on se débrouille avec les moyens du bord pour se persuader qu'on est quand même quelqu'un qui vaut le coup.

Comments

[monsieur plus]

J'avais beau avoir 18-20 ans, j'ai toujours eu mes grands-parents et une tante chez qui me "réfugier" et où l'accueil faisait oublier momentanément les soucis. ça fait du bien de savoir qu'il y a toujours un abri se lequel on peut compter.

[Lorelei]

si, si, tu aurais pu ! J'ai de l'humour sur le sujet tu sais. J'ai même failli faire un bon mot avec la fin de mon billet sur "être quelqu'un qui vaut le coup"...La dérision voire l'auto-dérision nous permettent souvent d'accepter bien des choses...

Beh non, personne dans mon entourage. Quand tu es enfant et que tous les adultes autour de toi ignorent complètement le problème, font comme si ça n'existait pas, c'est très déroutant.

[monsieur plus]

Quels que soient les problèmes des parents, ceux sont toujours les enfants qui subissent (j'ai failli dire "qui trinquent", mais ça n'aurait pas été amusant dans le contexte). Et ils ne savent pas prendre le recul nécessaire pour se rendre compte du mal qu'ils font (involontairement bien souvent).

J'ai aussi connu l'alcoolisme à travers le second mari de ma mère. C'est loin d'apporter la joie dans le foyer.

Tu n'avais personne pour t'aider, te remonter le moral, te construire ? (tante, grands-parents...)